Mondiaux en salle : Les Bleus rentrent bredouilles
Publié le dimanche 12 mars 2006 à 22h21min
La troisième journée des championnats du Monde en salle de Moscou, marquée par deux 4 èmes places tricolores, n’aura pas permis à l’équipe de France de décrocher sa première médaille. Les Bleus rentrent donc bredouille de ces mondiaux indoor pour la première fois depuis 1989.
Zéro pointé pour les Bleus
Il n’y a pas eu de miracle ce dimanche aux championnats du Monde en salle de Moscou. Après les échecs des têtes d’affiche de la délégation française, Christine Arron, Ronald Pognon, Romain Mesnil, Karl Taillepierre notamment, et le forfait de Salim Sdiri, l’équipe de France savait qu’il lui serait difficile de remporter une ou plusieurs médailles lors de ces mondiaux indoor. Mais l’histoire récente et notamment la médaille de bronze de Linda Ferga-Khodadin sur 60 m haies en 2004 (qui avait sauvé les Bleus du zéro pointé) laissait espérer une belle surprise. Et celle-ci a bien failli survenir ce dimanche. Par deux fois en effet, les athlètes tricolores ont échoué au pied du podium, à la pire place qui soit, la quatrième.
C’était tout d’abord Elisabeth Grousselle, tombeuse samedi du record de France du 800 m, qui prenait la 4 ème place d’une course remportée par la mozambicaine Maria Mutola, qui décroche au passage son 7 ème titre mondial en indoor. « J’étais là pour me battre, je me suis battue, ça allait vite. Il y a eu beaucoup de bousculades (...) Je suis un peu déçue, c’est normal car je ne fais pas de médaille mais je suis heureuse d’avoir fait ce que j’ai réalisé ici car je ne m’étais pas vraiment préparée. Je cours deux fois en 2’. C’est bien. J’ai forcément un petit regret mais je n’avais plus de jus. Pour être honnête, j’ai rêvé de cette médaille... mais ce n’était qu’un rêve », confie la francilienne sur le site de la fédération française.
Record de France pour Dehiba
Quelques minutes plus tard, Hind Dehiba se surpassait lors de la finale du 1500 m mais venait, elle, aussi échouer à quelques encablures de la médaille de bronze après s’être écroulée dans les derniers mètres de la course. Petite consolation pour l’athlète du CA Montreuil, elle s’approprie le record de France de la distance avec un chrono de 4’05"67. L’ancienne détentrice de ce record de France, l’actuelle coordinatrice du demi-fond, Patricia Djaté-Taillard, venait de voir, après celui du 800 m la veille, son deuxième record de France s’envoler. « Je voulais m’imposer. Au départ, je me sentais aussi forte que toutes les autres et je me suis mis derrière (...) J’ai attaqué mais Jamal m’a dépassée, j’ai voulu casser et je suis tombée. Je ne sais pas du tout ce qui s’est réellement passé. En tout cas, je ne regrette pas d’avoir attaqué aussi rapidement. Je voulais montrer que j’étais là. Et je voulais cette médaille.
Mais ça me donne la rage. Je reviendrai. Et je serai plus forte encore », promet déjà Hind Dehiba. Derniers français en lice ce dimanche, Sébastien Maillard, Teddy Venel, Fadil Bellaabouss et Brice Panel ont terminé bons derniers du relais 4x400 m. Mais les jeunes tricolores (21 ans et demi de moyenne d’âge) auront sans doute emmagasiné beaucoup d’expérience pour la suite de leur carrière. « On est la 6 ème équipe du monde en salle. Et ce n’est pas si mal, finalement. On voulait être à la bagarre et ne pas faire de la figuration. Nous n’avons pas été impressionnés. Courir face à Tyree Washington ne m’a pas fait peur. Il va falloir continuer à s’entraîner. Nos adversaires étaient peut-être surpris de nous voir là vu qu’il ne s’agit pas du tout du relais champion d’Europe à Madrid, l’an dernier. Il s’agissait de nos premiers mondiaux en salle », reconnaît Brice Panel.
Bekele en vedette
Pour le reste, la journée aura été marquée par la domination des russes qui, chez eux et comme il y a deux ans à Budapest, terminent en tête du tableau des médailles (18, dont 8 en or, 5 en argent et 5 en bronze). A l’honneur lors de cette troisième et dernière journée des mondiaux, Olesya Krasnomovets (sacrée sur 400 m), Tatyana Kotova (médaillée d’or à la longueur), Yuliya Chizhenko et Yelena Soboleva (première et deuxième du 1500 m), Yelena Sivushenko (championne du monde du saut en hauteur) et enfin le relais 4x400 m féminin, lui aussi couvert d’or. Mais cette journée aura également été marquée par de très belles courses de demi-fond et de fond chez les hommes.
Sur 800 m, devant son public, le grand favori russe, Yuri Borzakovski a été battu, au sprint, par le kényan Wilfred Bungei et le sud-africain Mbulaeni Mulaudzi, seulement séparés par un centième au final (1’47"15 contre 1’47"16). Et que dire de ce 3000 m royal qui mettait aux prises Kenenisa Bekele, Saïf Saaeed Shaheen et Elioud Kichoge, soit trois des meilleurs fondeurs de la planète. Et pour montrer à tous qu’il est bien le meilleur, Kenenisa Bekele a mis un point d’honneur à s’imposer devant Shaheen et Kipchoge. Déjà titré aux championnats du Monde en plein air, aux championnats du Monde de cross et aux jeux olympiques, l’éthiopien remporte son premier titre en indoor. Sans doute pas le dernier...