Koogo Atia et Nancy Githaiga triomphent au marathon Absa Black Star à Accra

Accra, capitale mondiale de l’endurance
Sous le regard bienveillant du président John Dramani Mahama qui donne le départ à l’aube, la ville d’Accra ne tarde pas à vibrer au rythme des foulées venues des cinq continents. Le Absa Black Star Marathon, désormais le plus grand rassemblement de coureurs au Ghana, incarne un carrefour où se croisent ambitions sportives, causes caritatives, et réjouissances populaires. Les rues d’Independence Square jusqu’aux avenues les plus emblématiques ont été conquises par la diversité des participants : élites aficaines, figures locales affirmées ou nouveaux venus, tous unis par la volonté de repousser leurs limites dans une atmosphère de célébration inédite.

Le récit d’une ville, la légende de deux champions
Au lever du jour, alors que le souffle de l’océan n’a pas encore effacé la délicate fraîcheur nocturne, le top départ galvanise une foule bigarrée. Rythmé par les tambours et les chants, le parcours de 42,2 km offre une plongée dans l’âme d’Accra. On y croise la modernité sur Oxford Street, la solennité du 37 Military Hospital, la ferveur autour du National Theatre et la liesse à l’Art Center, avant le retour triomphal à Independence Square.

Parmi les milliers d’épopées anonymes surgissent deux véritables triomphes. Chez les hommes, Koogo Atia s’impose au terme d’un duel acharné dans un chrono spectaculaire de 2 heures 13 minutes et 9 secondes, réalisant non seulement la meilleure performance de sa carrière, mais signant aussi le meilleur temps jamais enregistré sur cette jeune épreuve. Le Ghanéen, porté par une foule acquise à sa cause, n’a jamais faibli, maintenant son allure régulière malgré une forte concurrence kényane et éthiopienne sur les 10 derniers kilomètres.

Du côté féminin, c’est la Kényane Nancy Githaiga qui crée la surprise en reprenant la tête à la sortie du quartier de Cantonments pour s’envoler vers la victoire avec un temps épatant de 2 heures 37 minutes et 44 secondes. Githaiga offre un modèle d’abnégation, creusant l’écart sur la portion côtière, puis maîtrisant la chaleur montante dans les derniers kilomètres pour franchir la ligne en solitaire, sous les acclamations des spectateurs émerveillés.

Le prestige de ce marathon tient autant à la diversité du peloton qu’à la qualité de ses infrastructures : chaque point de ravitaillement est un lieu de partage, les supporters rivalisent de créativité dans leurs encouragements, et le parcours, aussi exigeant qu’envoûtant, révèle toute la beauté urbaine et humaine d’Accra. Les anonymes, familles et associations, évoluent aux côtés des meilleurs sans jamais perdre de vue le dessein commun : faire de ce marathon une fête du courage, un plaidoyer pour la santé et la solidarité, et une source de fierté nationale.

Dans la catégorie fauteuil, la victoire revient à l’expérimenté Michael Mensah qui, malgré une section finale très technique au retour vers Independence Square, s’impose avec une maîtrise technique et un mental exemplaire. Son chrono, applaudi par toute l’assistance, fait de lui un ambassadeur du handisport et inspire de nombreux jeunes présents sur le bord de la route.

Les histoires abondent : un ex-champion reconverti en coach qui accompagne un groupe de néophytes jusqu’au bout du 10 kilomètres, des entreprises locales venues défendre une cause sociale, des familles courant côte à côte dans la joie… Mais ce sont bien les exploits d’Atia et Githaiga qui dominent la chronique du jour. Les deux champions, entrevus lors de la cérémonie protocolaire, ont insisté sur “l’hospitalité unique de l’accueil ghanéen, la rigueur du parcours, et la force puisée dans la ferveur populaire d’une Accra fédérée autour de son événement”.

Au fil des heures, la place de l’Indépendance se mue en une agora festive : musique, stands gastronomiques, remise de prix et témoignages émouvants se succèdent, ponctués par la célébration des vainqueurs. Les partenaires institutionnels, la Banque Absa et la Ville d’Accra, saluent chacun un marathon à la fois inclusif, international, et résolument tourné vers l’avenir.

Plus qu’un marathon, un rendez-vous avec l’espoir
Lorsque tombe le rideau sur cette édition 2025, Accra apparaît transformée. Le Absa Black Star Marathon n’a pas seulement couronné de nouveaux champions ; il a tissé des liens puissants entre des milliers de destins. Ce rendez-vous, qui fait courir pour soi mais aussi pour les autres, se veut désormais le catalyseur d’une nouvelle ère de sport populaire en Afrique de l’Ouest. Rendez-vous est déjà pris pour l’année suivante, avec la promesse que chaque foulée, chaque sourire, chaque victoire individuelle compose la grande histoire collective du marathon des étoiles noires. À Accra, l’endurance n’a pas de frontières, et le rêve, ici, se court toujours en grand format