Marathon Vert Marron du Montargois : Adrien Combe et Alice Olivier sacrés

Un rendez-vous ancré dans le territoire
Chaque dernier week-end d’août, le Montargois se transforme en une terre d’accueil pour des coureurs venus chercher bien plus qu’une simple marque chronométrique. Ce rendez-vous, que les initiés désignent affectueusement par ses initiales « MVM » est un carrefour entre sport de haut niveau amateur, convivialité locale et hommage au patrimoine naturel des forêts et plaines du Gâtinais. Dimanche 24 août 2025, c’est dès les premières heures du matin que la ville s’est animée, accueillant les coureurs avec la ferveur des bénévoles et les encouragements d’une population désormais habituée à faire de l’événement une fête.

Le Marathon Vert Marron, ce n’est pas seulement un parcours long et exigeant : c’est une véritable traversée des paysages, un cheminement où chaque foulée raconte la rencontre entre l’athlète et son environnement. Tout au long du parcours, les silhouettes de coureurs se sont découpées tantôt au milieu de champs jaunis par l’été, tantôt à l’ombre des allées boisées. Un cadre splendide mais trompeur, car la beauté du décor cache une difficulté constante : pas de répit, peu de plat, et cette chaleur lourde qui a mis les corps à l’épreuve.

Combe impérial, Olivier incandescente
Chez les hommes, la victoire a été conquise avec brio par Adrien Combe, solide représentant de la catégorie senior, qui s’est imposé en 2h43’21. Un chrono impressionnant, construit sur une régularité sans faille et une stratégie de course dominée de bout en bout. Dès les premiers kilomètres, Combe avait pris les devants, reléguant progressivement ses plus proches poursuivants. Malgré le retour annoncé de Guillaume Coulon dans les vingt derniers kilomètres, il a su maintenir l’allure et sceller son succès avec une différence nette. Coulon, en 3h00’28, conserve la deuxième place, juste avant Benjamin Presle, troisième en 3h08’59, tous deux auteurs d’une belle lutte interne pour l’honneur du podium.

Mais le marathon trouve aussi ses héros parmi les vétérans. On retiendra notamment la performance de Cédric Fretaud (V1M), sixième en 3h13’30, brillant par sa constance, et de Laurent Jouffin (V2M), qui en 3h15’21 a démontré qu’expérience et endurance pouvaient rivaliser avec les meilleures jambes plus jeunes du peloton.

Chez les femmes, l’exploit revient à une athlète au tempérament flamboyant : Alice Olivier. Première féminine, elle franchit l’arche à la quatrième place du classement scratch avec un temps magnifique de 3h12’06. Un résultat qui en dit long sur sa puissance de course, tant elle a longtemps semblé courir à armes égales avec ses homologues masculins les plus réguliers. Derrière elle, la lutte a été belle, et l’on note une superbe performance de Mélissa Fretaud, exactement à la même seconde que son conjoint Cédric avec un 3h13’30 symbolique, qui s’offre la deuxième place féminine. Aleksandra Kacprzak complète ce podium féminin en 3h24’10, donnant à cette bataille des airs de festival européen. Et tout au long du classement, les performances féminines confirment le dynamisme et la montée en puissance de la discipline.

Un marathon d’émotions et de partage
Pour autant, réduire le récit à ces seuls chiffres serait passer à côté de l’essence du Marathon Vert Marron. Car derrière chaque dossard, il y a une histoire : celle d’un passionné qui a consacré ses week-ends à la préparation, celle d’un groupe d’amis venus courir ensemble pour soutenir une cause, celle d’un vétéran qui redécouvre ses limites et les dépasse une fois encore. Il faudrait citer aussi l’énergie des bénévoles, l’accueil des spectateurs au détour de villages endormis mais réveillés par le cortège des foulées, ou encore la beauté des ravitaillements champêtres, où l’effort se marie avec la convivialité.

Cette édition 2025 a confirmé à quel point le MVM est un marathon singulier : il ne se contente pas de livrer des champions, il sculpte des souvenirs. Les visages marqués mais illuminés à l’arrivée en témoignent. Qu’il s’agisse des coureurs élites ou des amateurs moins aguerris, tous ont partagé l’impression d’avoir vécu une aventure qui dépasse le simple cadre sportif.

Un cru 2025 qui restera dans les mémoires
Après avoir vibré toute la journée aux pas cadencés des marathoniens, Montargis et son territoire peuvent être fiers. Cette édition a donné son lot de héros et offert un terrain d’expression à des parcours de vie autant qu’à des trajectoires sportives. L’histoire retiendra le nom de Combe Adrien en 2h43’21 comme premier homme à franchir la ligne, et celui d’Alice Olivier en 3h12’06, première femme au scratch et grande championne du jour. Retenir ces temps, c’est aussi mesurer le courage et la persévérance qu’ils symbolisent, à travers une course exigeante qui ne pardonne aucune faiblesse.

Le Marathon Vert Marron du Montargois a prouvé qu’il était devenu bien plus qu’un rendez-vous local. Il est désormais une terre de sport, d’amitié et de dépassement de soi, un classique que tous les marathoniens avertis inscriront un jour à leur palmarès. Tandis que déjà se profile l’édition 2026, Montargis peut savourer son moment : celui d’avoir accueilli, pour une journée, la beauté brute de la course à pied.