Marathon de Toulouse : Le solo des Kényans
Publié le lundi 29 octobre 2007 à 14h20min
Une bise envoyée de la main droite, un doigt pointé vers le ciel. Il est 11h48 hier, sur le stade de Sesquières, et Benjamin Bitok entre en piste. Le petit Kényan jaune, barbe de trois jours, crâne dégoulinant, s’arrête net dans le couloir d’arrivée après 42,195 kilomètres parcourus en 2h18’27’’.
À dire vrai, le temps de recevoir les félicitations de Sophie Duarte, marraine de la manifestation, en français puis en anglais, et le vainqueur du dernier marathon d’Albi, âgé de 25 ans, est rejoint par son compatriote Micah Kiprotich. Même corps compact, même foulée fluide, même temps à 13 secondes près : l’autre fondeur à l’honneur est « jumeau » de Bitok. Il remplace au pied levé David Yego, coincé à l’aéroport de Dubaï, la tête d’affiche.
L’autre invité surprise est étendu sur le tartan, bras qui ballent et jambes qui flageolent. « Je n’en peux plus... J’en ai bavé... Tous me parlaient du fameux mur, maintenant je sais ce que c’est. Les derniers dix kilomètres sont très très durs ; ça se joue au mental, j’ai serré les dents et essayé d’avoir de grandes jambes ». Ainsi parle PLV, le régional de l’étape comme il dit. Pierre-Laurent Viguier (Blagnac SC), premier Français et surtout superbe troisième en 2h28’35’’. « Je ne m’attendais pas du tout à une telle performance pour mon premier marathon, enchaîne PLV, 28 ans et ancien pistard. Je m’étais fixé 2h30’ car je prépare tout de même l’affaire depuis neuf semaines ; mais je reconnais que je n’ai pas bien dormi hier, j’ai cogité... »
Houria est éternelle
La nuit porte conseil. Pour Houria Fréchou, c’est fiston et mari qui apportent réconfort. À 47 ans et en 2h47’34’’, toujours bon pied bon œil la Toulousaine du team Mizuno qui finit deuxième féminine (28 ème au scratch) derrière l’intouchable Russe Tatiana Mironova (2h39’53’’, 15 ème). « Je suis partie tranquillement au milieu d’un groupe de garçons, avec comme objectif 4 minutes au kilomètre ; puis, au semi, sourit Houria-la-rayonnante, j’ai commencé à accélérer ».
Pendant ce temps-là, Cathy, la maman du petit Léo, coureur en herbe de 12 ans et demi (« et déjà 17 km/h ! »), part à la chasse aux autographes. « Bitok, c’est son idole, dit-elle d’un air tout enjoué. J’ai aussi fait le doublé avec Kiprotich. Il va être drôlement content, vous pensez... » À chacun sa course.
Voir en ligne : La Dépêche
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