Maybank Bali Marathon : Mayaka et Gurmesa triomphent dans une course mythique

Une journée de marathon sous le signe du souffle et de la lumière
Ce dimanche 24 août 2025, l’aube se levait doucement sur Gianyar, lorsque les premiers pas des milliers de coureurs inscrits au Maybank Bali Marathon 2025 ont résonné sur le bitume encore tiède de la nuit. Dans cette atmosphère unique, où la spiritualité et l’effervescence sportive se mêlaient, Bali s’est transformée une nouvelle fois en un immense terrain de course, traversé par des souffles haletants, des chants d’encouragement et des regards illuminés par l’effort. C’était plus qu’une simple compétition : une communion d’endurance, d’énergie et de beauté tropicale, où la sueur se mêle au sacré, et où chaque foulée raconte une histoire singulière.

Evans Nyakamba Mayaka, maître des routes balinaises
Chez les hommes, le duel annoncé entre les athlètes kényans et éthiopiens a tenu toutes ses promesses. Dès les premiers kilomètres, le rythme fut effréné, marquant la volonté des favoris de laisser l’indécision sur le bas-côté. Evans Nyakamba Mayaka, BIB 03, ne s’est jamais départi de sa concentration. Armé d’une foulée ample et d’une gestion de course chirurgicale, il a résisté aux assauts répétés de Gaddisa Tafa Dekeba, l’Éthiopien sur le BIB 01, qui terminera tout près, à seulement sept secondes. Un écart infime à l’échelle d’un marathon, mais suffisant pour graver une victoire nette et incontestée.

Mayaka franchit la ligne en 2h17’01’’, dans un mélange de soulagement et de triomphe. Son regard tourné vers le ciel, il semblait remercier Bali de lui avoir donné ce théâtre parfait pour exprimer son art de coureur. Juste derrière, Dekeba arrache la deuxième place avec 2h17’08’’, alors que Raphael Kolian complète le podium à 2h18’11’’. La densité du top 5, avec Kiprotich Kirui (2h18’49’’) et Kiprop Tonui (2h19’23’’), illustre un niveau relevé et un suspense de chaque instant.

Dans ce duel de titans, c’est l’endurance mais aussi la patience tactique de Mayaka qui ont fait la différence. Sa maîtrise fut totale, son chrono preuve d’une parfaite combinaison entre puissance et intelligence de course.

L’éclat de Medanit Feyera Gurmesa, héroïne féminine
La course féminine, elle, a pris une tout autre allure : celle d’un final d’une intensité dramatique, où chaque seconde arrachée semblait absorber les vivats de la foule. Medanit Feyera Gurmesa, arrivée avec l’ambition claire d’inscrire son nom au palmarès, a trouvé face à elle un peloton féminin redoutable, mené notamment par Aurelia Jerotich Kiptui et Adanech Mesfen Mekonnen. Longtemps, trois silhouettes glissèrent ensemble sur les routes balinaises, s’épousant au rythme du souffle et de la cadence.

Tout s’est joué sur les derniers mètres, où Gurmesa a su s’offrir un ultime élan, un bond décisif forgé par le courage et la détermination. Elle coupe la ligne victorieuse en 2h40’03’’, trois secondes seulement devant Kiptui (2h40’06’’) et à quatre secondes d’Adanech Mekonnen (2h40’07’’). Un triplé qui restera gravé dans l’histoire récente du marathon balinais, car rarement les écarts furent si infimes au sommet. Gete Dukale Robe (2h40’08’’) et Gelane Bulbula Senbete (2h40’29’’) venaient immédiatement à la suite, rendant cette édition féminine éblouissante par sa densité.

Gurmesa, radieuse à l’arrivée, a décrit sa victoire comme « l’un des combats les plus rudes de sa carrière », une bataille d’endurance où le mental s’impose autant que les jambes. Son sourire tremblant, ses épaules affaissées mais son regard incandescent : tout disait la joie immense d’une conquête partagée avec la ferveur balinaise.

Le Maybank Bali Marathon, un carrefour de culture et d’endurance
Au-delà des chronos et des classements, l’édition 2025 confirme que le Maybank Bali Marathon est devenu une institution régionale et internationale. Plus qu’une course, il incarne l’esprit de l’endurance dans un cadre où traditions et hospitalité balinaises se marient à la rigueur sportive. Le parcours serpentait encore une fois entre rizières, temples et villages, offrant aux coureurs une immersion unique, où les chants et les offrandes accompagnaient chaque pas.

Les spectateurs, venus en nombre, ont soutenu sans réserve la multitude des participants, qu’ils soient élite ou amateurs. Des familles entières stationnées sur les routes distribuaient sourires et encouragements, rappelant que cette épreuve dépasse la simple compétition pour devenir un moment de communion humaine. Les catégories secondaires, semi-marathon et 10 km, ont elles aussi apporté leur lot d’émotions, preuve que l’événement irrigue l’ensemble du tissu social et sportif de Bali.

Dans un continent où les marathons se multiplient, de Tokyo à Singapour en passant par Hanoï ou Nha Trang, celui de Bali revendique sa singularité : la rencontre entre le sacré et la performance, entre les brumes tropicales et la lumière brûlante du matin, entre l’aspiration individuelle et la mémoire collective.

La persévérance française sur les routes balinaises
Parmi les milliers de coureurs qui ont foulé le bitume du Maybank Bali Marathon, un Français ( votre serviteur 😉 ) a marqué les esprits par sa ténacité et son engagement. Dossard 10064, Patrick, vétéran de la course à pied 😁 a terminé la course en 4h22’42’’, franchissant la ligne d’arrivée avec une grande fierté après une course exigeante dans un environnement tropical. Ce chrono, bien que modeste face aux élites africaines, témoigne d’une belle performance personnelle dans des conditions où la chaleur et l’humidité mettent à rude épreuve même les coureurs les plus aguerris. Bravo ! 👍

Une victoire qui dépasse la ligne d’arrivée
En refermant le chapitre de cette édition 2025, une évidence s’impose : Evans Nyakamba Mayaka et Medanit Feyera Gurmesa en sortent auréolés de prestige, mais tout autant Bali elle-même, qui une fois encore a célébré par la course ce que son esprit incarne : l’harmonie dans l’effort, la beauté dans la résistance.

Leurs chronos, 2h17’01’’ pour Mayaka et 2h40’03’’ pour Gurmesa, résonneront longtemps comme les marques d’une bataille à la fois rude et splendide. Mais au-delà des secondes et des classements, ce sont les images d’élans partagés, les chants des spectateurs balinais et la silhouette des temples qui habitent désormais la mémoire de ceux qui ont couru ou assisté à ce marathon.

À présent, le Maybank Bali Marathon ferme son rideau pour 2025, déjà prêt à inspirer de nouvelles histoires pour les années à venir. Sur les routes de l’île des dieux, chaque édition inscrit ses vainqueurs dans une épopée plus vaste : celle d’un sport qui se nourrit de dépassement, mais aussi de beauté et de partage.