Marathon du Médoc
Publié le samedi 12 septembre 2009 à 00h00min
Bonjour à tous
Vendredi matin, Antoine et moi prenons la direction du Médoc. Le ciel est incertain mais plus nous allons nous rapprocher de l’Aquitaine, plus le soleil se montrera généreux. Nous arrivons à Moulis-en-Médoc sur le coup de 15h. C’est là, en effet, que nous logerons dans une chambre d’hôtes. Nous sommes idéalement situés, à environ 15 mn du départ et 10 mn de la pasta-party. Après une rapide présentation des propriétaires, nous nous dirigeons vers Pauillac pour le retrait des dossards. J’y retrouve, entre autres, mon entraîneur qui présente ses prochaines courses organisées par SDPO. Quelques emplettes plus tard, passage au bercail pour y déposer nos affaires puis en route pour la pasta-party. Cette année, nous aurons droit à ce qui se fait de mieux dans la région. La soirée Mille-Pâtes se déroule au château Pichon-Longueville. C’est dans ce cadre somptueux que la fête aura lieu. En clôture, un Pichon-Longueville 1998 nous sera servi et nous aurons droit à un superbe feu d’artifice. Retour dans nos pénates vers 23h pour une bonne nuit de sommeil avant d’affronter, le lendemain, le marathon traditionnellement appelé le plus long du Monde.
Samedi matin, réveil à 7h. Le beau temps annoncé est bien là et le soleil commence déjà à poindre à l’horizon. Petit déjeuner copieux, il faut prendre des forces. Je ne sais pas pourquoi mais je pressens que nous allons passer un certain temps sur le bitume. Vers 8h15, nous prenons la direction de Pauillac. C’est déjà l’effervescence sur place, difficile de se garer. Je trouve, malgré tout, une place assez près de la ligne de départ. J’inscris le n° de la rue sur mon portable au cas ou je ne sois pas étanche après la course. Nous voilà avec notre accoutrement, appareil photo en bandoulière, sur la place avec tous les autres déguisés. Cette année, le thème est le cirque. Je serais donc en clown. Pour Antoine, pas trop de rapport avec le cirque. Néanmoins, sa tenue lui vaudra quelques attouchements. Espérons qu’il se soit fait vacciner contre la grippe A.
Le parcours
Course sur route sur une seule boucle, une au nord de Pauillac, l’autre au sud. Le parcours, émaillé de plusieurs faux plats, compte plusieurs portions de graves (sentiers dans les vignes) et des petites côtes. Il traverse 59 châteaux viticoles, ou sont servis les fameux ravitaillements en grands crus de bordeaux. Ravitaillement traditionnel (eau, glucose) et "spécial" (bordeaux, huîtres, entrecôte, fromage).
La course
Après quelques animations, le départ est donné à 9h30. Environ 8700 courageux vont braver ce redoutable défi. Nous mettrons presque 10 mn à passer la ligne. On part pratiquement en marchant. Le long flot de concurrents s’égrène sous les applaudissements d’une foule nombreuse et joyeuse. C’est aussi le défilé des déguisements. Les policiers y côtoient les bagnards, les marins les pirates, les gaulois les romains ou encore les indiens les cow boys. Quelques hommages à Michael Jackson. Pour les chars, la palme reviendra certainement au Rafale propulsé sur les chemins par l’armée de l’air. Il faut dire que mon choix est un peu orienté dans la mesure ou je travaille dans l’aéronautique. Nous commençons à nous inquiéter : nous venons de passer le km7 et toujours pas de vin en vue. Certains habitués nous diront qu’il en a été décidé ainsi suite aux nombreux bouchons de début de course des années précédentes. Vous me direz : des bouchons dans le Médoc, quoi de plus normal. Km8, ça y est, c’est la délivrance. Le 1er verre de ce doux breuvage nous est servi. Ça tombe bien, il commençait à faire chaud. Nous passons le km10 dans le temps exceptionnel de 1h24’. Nous alternons les ravitaillements œnologiques, en eau et en glucose. Il faut quand même penser à aller au bout. Le semi est bouclé, comme à la parade, en 2h49’.
De nombreux orchestres jalonnent le circuit, quelques groupes de danse également. Antoine nous montrera, au passage, ses talents de danseur. Même quelque peu aviné, il faut bien se rendre à l’évidence : John Travolta n’a qu’à bien se tenir. Km22 : panique générale, je viens de rater un ravito en vin. Je reviens sur mes pas pour laver cet affront. L’honneur est sauf, on vient d’éviter la grosse catastrophe. Ce n’était pas prémédité mais au fil des kilomètres, nous avons décidé avec Antoine, qu’aucun test oeno-sportif ne nous échapperait. Sous réserve, bien sur, d’être quand même en état de courir. Au km26, ça sera au tour du ravito le plus attendu du marathon : Lafite Rothschild. Et, à partir de là, ça va être l’apothéose. Les tests s’enchaînent au rythme d’un tous les 2 km, voir parfois tous les km. En plus, nous aurons droit aussi au jambon de Bayonne (37 ème), huîtres (38 ème), entrecôte (39 ème) et même glace (41 ème). Nous devions y trouver également de la bière mais quelques farceurs auront cru drôle de la finir avant notre passage. Qu’à cela ne tienne, j’en boirais une dès la ligne franchie. Justement, puisque l’on parle d’arrivée, mon tour viendra dans le très bon chrono de 6h12’. Je serais classé 6291 ème sur 7557 survivants.
Épilogue et impressions
Remise de la médaille et de la bouteille de vin. On traîne un petit peu puis retour à Moulis-en-Médoc. Une bonne douche réparatrice et quelques étirements plus tard, nous revenons à Pauillac, en début de soirée, sur les lieux de notre forfait pour y manger un petit en-cas. Toutes ces émotions nous ont donné faim. Il y a encore pas mal d’animation sur place mais cette fois, c’est bien terminé. Nous regagnons la chambre d’hôtes ou nous tombons assez rapidement dans les bras de Morphée. Sûrement l’air marin nous aura joué des tours. Le lendemain, nous reprenons le chemin vers Paris, presque à regrets, avec plein de souvenirs dans la tête. Encore un beau we de sport qui vient de se terminer. Pour conclure, je dirais que j’ai sillonné un peu les marathons français et internationaux. Et j’en arrive à la même conclusion que les organisateurs du Médoc : ce marathon est unique au Monde.
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